Kalashnikov

Avec la série Kalashnikov, Gaël Davrinche prolonge son exploration du portrait tout en amorçant une forme de rupture. Cette série, qui fait suite à Under the Skin, marque une étape charnière dans le parcours de l’artiste, comme un point de bascule vers unepeinture plus directement engagée dans les réalités du monde.

Après avoir interrogé les codes de l’apparat dans ses Portraits et Accessoires, puis plongé dans l’intimité des états d’âme avec Under the Skin, Davrinche confronte ici le spectateur à une violence sourde, symbolisée par une arme universelle : la Kalashnikov.

Il ne s’agit pas d’une glorification, mais d’un cri pictural. À travers ces visages parfois fantomatiques, abîmés ou absents, c’est une humanité bouleversée, dépassée par l’horreur, qui affleure.

Kalashnikov parle du monde tel qu’il est, sans fard. La peinture y devient un exutoire, un terrain de tension, un lieu où l’artiste transforme la brutalité contemporaine en une matière sensible et poignante.

Plus qu’un commentaire politique, cette série exprime une empathie tragique : celle d’un regard qui continue, malgré tout, à chercher l’humain au cœur du chaos.