À la figure

Peints à l’huile sur toile, les fonds de ses images ruissellent dans un mouvement à la fois vertical et oblique, comme emportés par le vent et la pluie. La nature y est chahutée, rincée, comme en quête de purification face aux pollutions qu’elle a subies. Les fleurs, fragiles mais tenaces, semblent malmenées et épuisées, mais demeurent droites et dignes. Dans ce combat, elles se dirigent inéluctablement vers leur fin, tout en transmettant une possible renaissance par les graines qu’elles libèrent.

Ce cycle de vie, de mort et de renaissance est pour lui inhérent à la nature, où tout se transforme : les saisons, les objets, les civilisations. Du printemps porteur de renouveau à l’hiver porteur de sagesse, les rythmes biologiques et symboliques structurent autant l’existence individuelle que collective. Pourtant, dans nos sociétés modernes, la vie tend à être perçue comme une trajectoire linéaire, un non-sens philosophique qui nie la logique des cycles naturels. Ce questionnement rejoint sa réflexion sur l’action de l’homme sur l’environnement et sur les ravages causés par une industrie tournée vers le seul confort, que des catastrophes comme celle de Fukushima rappellent brutalement.

Un troisième mouvement traverse également son travail : celui de la transmission. Présente au cœur de toutes les sociétés, elle relie les générations entre elles, transmettant modèles de pensée et d’action. Dans cette perspective, l’ère du mouvement devient celle du changement des mentalités et des comportements, permettant à l’homme de se réinscrire dans une relation vivante avec son environnement, son héritage et son patrimoine, constitutifs de l’identité des individus et des communautés.