Les Revisités
Voudrait-il nous faire croire que la peinture est un jeu d’enfant, Gaël Davrinche ne s’y prendrait pas autrement. Mais on le sait – et lui le premier -, la peinture est beaucoup trop sérieuse pour être laissée aux enfants. Du moins celle qui n’a pas d’âge et ne rime pas avec barbouillage. Reprises à Soutine ou à George Stuart, les figures sur lesquelles l’artiste a jeté son dévolu depuis quelques temps, sont l’occasion pour lui de vérifier combien la peinture est une culture, au sens le plus fort d’une fréquentation et d’un échange. Sans doute est-ce pour ce qu’il lui donne de vie nouvelle en la réactivant au travers de tels sujets que la peinture se trouve bien, qu’elle s’éclate et jubile comme rarement. Dans ce jeu du passage du dessin à la toile et cette excitation du trait coloré qui est sa marque.
Philippe Piguet, critique d’art.
