Self portraits

Dans ses autoportraits, Gaël Davrinche se transforme en acteur principal d’une pièce dont il est aussi l’auteur, le metteur en scène et le décorateur. Chaque toile est un tableau vivant où il endosse un rôle, s’invente un costume, se prête une identité. Tantôt il se grime en Andy Warhol, perruque argentée et regard distant, incarnant la figure pop de l’artiste starifié. Tantôt il se peint comme sa propre mère, mélangeant tendresse, travestissement et irrévérence, brouillant les repères entre intime et fiction.

Cette succession de personnages compose un théâtre de lui-même, oscillant entre hommage et parodie. Davrinche y explore des changements presque schizophréniques de personnalités : un jour peintre bohème, le lendemain figure royale ou prophète farfelu, puis clown mélancolique ou héros improbable. Chaque autoportrait devient un acte de comédie visuelle où l’artiste se confronte à ses propres clichés.

Comme Rembrandt avant lui, qui s’amusait à se représenter dans des autoportraits « orientaux » ou en costumes anachroniques, Davrinche rappelle qu’au-delà du miroir, le sujet n’est parfois qu’un prétexte. L’autoportrait devient alors un terrain d’amusement, un laboratoire où l’artiste se déguise, se joue des codes et se met lui-même en spectacle.

Parfois, ce jeu glisse vers le symbole psychologique. Ainsi, dans la toile où il arbore un homard sur la tête, Davrinche convoque, consciemment ou non, le « complexe du homard » : en psychologie, cette métaphore décrit notre besoin de changer de carapace lorsque l’ancienne devient trop étroite, d’accepter une phase de vulnérabilité pour grandir. Ici, l’artiste se met littéralement en scène dans cette mue absurde et poétique, comme s’il exposait à la fois la protection et la fragilité qui cohabitent en lui.

Sous l’humour et l’exagération, on retrouve une réflexion plus grave sur l’image de l’artiste à travers l’histoire : génie solitaire, rebelle décadent, créateur sacralisé… autant de rôles que Davrinche enfile et abandonne avec jubilation, comme pour mieux montrer qu’aucun n’est vraiment « lui ».

En choisissant la peinture, lente, minutieuse et irréversible plutôt que l’autoportrait numérique éphémère, il fige ces métamorphoses dans le temps. Chacune devient une archive d’un soi possible, une hypothèse visuelle, un masque que l’on garde même après avoir quitté la scène. Ainsi, ses autoportraits forment une autobiographie fictive, drôle et lucide, où l’identité est un rôle à rejouer encore et encore.

Sous l’humour et l’exagération, on retrouve une réflexion plus grave sur l’image de l’artiste à travers l’histoire : génie solitaire, rebelle décadent, créateur sacralisé… autant de rôles que Davrinche enfile et abandonne avec jubilation, comme pour mieux montrer qu’aucun n’est vraiment « lui ».

En choisissant la peinture, lente, minutieuse et irréversible plutôt que l’autoportrait numérique éphémère, il fige ces métamorphoses dans le temps. Chacune devient une archive d’un soi possible, une hypothèse visuelle, un masque que l’on garde même après avoir quitté la scène. Ainsi, ses autoportraits forment une autobiographie fictive, drôle et lucide, où l’identité est un rôle à rejouer encore et encore.

Selfportrait as Andy

Huile sur toile
- 2016
- 200 x 160 cm

Dandy mode chinoise

Huile sur toile
- 2013
- 200 x 160 cm

Cowboy mode chinoise

Huile sur toile
- 2013
- 200 x 160 cm

Beauté mode chinoise

Huile sur toile
- 2013
- 200 x 160 cm

Ouvrier mode chinoise

Huile sur toile
- 2013
- 200 x 160 cm

Autoportrait au homard

Huile sur toile
- 2013
- 200 x 160 cm

Autoportrait aux pivoines

Huile sur toile
- 2011
- 200 x 160 cm