
Faire face

L’exposition de Gaël Davrinche intitulée « Faire face », est conçue comme une rétrospective. Elle s’étend de 2005 à 2017, période durant laquelle l’artiste se consacre à la représentation de la figure humaine par le biais exclusif du portrait peint. Un sujet qu’il envisage comme un défi à une époque où ce genre pictural et son support, la toile, sont délaissés pour de nouveaux médiums. Il se livrera au fil des séries à une véritable exploration du potentiel expressif du sujet humain. Dans la série des « Revisités », commencée en 2005, Gaël Davrinche se concentre sur la technique de la peinture sur toile dont il juge les ressources inépuisables, et convoque les grands maîtres. Il entreprend de parodier des chefs d’œuvres de l’histoire de l’art et plus précisément des portraits, défiant le genre majeur de la peinture classique. Avec humour, il accentue un trait particulier du personnage originellement représenté par l’artiste. Il met en exergue un aspect drolatique voire burlesque du sujet, qui induit une désacralisation du chef d’œuvre et permet de poser un nouveau regard sur l’œuvre. Après cette série inaugurale, Gaël Davrinche s’interroge sur une manière propre d’aborder le portrait sans plus se référer aux anciens. En 2011, il commence une série qu’il intitule « Portrait et accessoires ». Le style très réaliste qu’il adopte met en avant l’aspect photographique du modèle représenté, qu’il affuble d’attributs incongrus et décalés. Le contraste entre le sérieux du personnage et les objets anecdotiques qui l’entourent nous amuse, mais a surtout pour but de susciter une interrogation sur l’homme dans la société. Gaël Davrinche, aime faire, défaire, et remettre tout en question. Après ces grandes séries de portraits, dans lesquelles le modèle constituait le centre du sujet, il repense son postulat et s’engage vers une nouvelle direction. Dans la série « Kalashnikov », initiée en 2013, il se libère de la représentation fidèle du modèle, pour entrer dans la matière et déconstruire la forme : les visages explosent, la peinture jaillit, les couleurs fusent. L’homme écorché est peint dans toute sa puissance tragique. Il nous parle davantage de l’histoire de l’humanité que de celle d’individus portraiturés. Dès 2015, cette approche radicale évolue vers une nouvelle série moins violente, qu’il nomme « Under the skin », dans laquelle Gaël Davrinche explore l’âme du sujet, détachée de toute connotation réaliste. Cette série dans laquelle les éléments environnants entrent en interaction intime avec le modèle, scelle des années d’exploration et se présente comme un aboutissement de la thématique de la figure humaine qu’il arrête en 2017, pour se consacrer à l’univers floral avec la série Corpus Botanica.








